Discrimination - La compagnie easyJet à nouveau condamnée
Par Magazine Marianne
Publié le 20/01/2017 à 08:15
Le tribunal correctionnel de Bayonne a condamné la compagnie aérienne EasyJet à 60.000 euros d'amende ce jeudi 19 janvier pour avoir une nouvelle fois refusé d'embarquer sur ses vols un passager... handicapé.
"EasyJet a refusé l’embarquement à mon client parce qu’elle estimait qu’il y avait des problèmes de sécurité. A ce jour, elle n’est toujours pas capable de nous expliquer lesquels." Difficile en effet pour la compagnie aérienne britannique, reine du low cost, de justifier son refus de faire embarquer, il y a maintenant presque sept ans, un passager handicapé, Joseph Etcheveste, 55 ans, paralysé à la suite d’une blessure par balle, sur un vol à Biarritz. "En réalité, EasyJet ne veut pas former ses salariés à l’assistance des personnes handicapées à mobilité réduite parce que cela a un coût", a quant à elle accusé,Me Anne-Marie Mendiboure, l’avocate du plaignant, au cours du procès qui s’est conclu ce jeudi 19 janvier par la condamnation de la compagnie.
Les 60.000 euros d’amende, prononcés par le tribunal correctionnel de Bayonne, qu’EasyJet devra payer conformément aux réquisitions du ministère public, suffiront-ils toutefois à faire appliquer, à l’avenir, la loi et notamment le règlement européen du 4 juillet 2006 qui interdit toute discrimination à l’égard des personnes handicapées ?
L’avocate d’EasyJet pas "étonnée"
Pas sûr. Outre cette décision, et l’arrêt de la Cour de cassation du 15 décembre 2015, qui avait déjà condamné EasyJet pour discrimination - pour avoir là encore refusé l’accès à trois personnes handicapées non accompagnées -, deux autres cas similaires impliquant la firme ont été signalés ces dernières années.
Si bien que l’avocate d’EasyJet, Me Maud Marian, a déclaré ne pas être "étonnée" du jugement rendu à Bayonne, assurant néanmoins que la compagnie aérienne n’avait "jamais eu l’intention de discriminer le plaignant", prenant prétexte d'un prétendu "règlement interne". "Nous prenons acte de cette décision (...), il n’est pas question pour nous de prolonger ce feuilleton judiciaire" a réagi Me Maud Marian.
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